22 juin 2010

Pollini Perspectives à Pleyel

 
Maurizio Pollini, Peter Eötvös et le LSO à Pleyel

Bach / Webern : Ricercare - Fugue pour six voix BWV 1079/5
Lachenmann : Double
Brahms : Concerto pour piano n° 1

Concert du 22 juin 2010, 20 heures
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Pollini présentait ce soir le dernier des concerts de son cycle des Pollini Perspectives. Une fois encore, il réplique son approche hybride mêlant musique contemporaine très contemporaine et musique classique pour laquelle 99% de la salle s'est déplacée.

Pour la première partie, c'est probablement la disposition des pupitres en demi-cercle autour du chef qui retient le plus l'attention. Le Ricercare de L'Offrande musicale de Bach à la sauce Webern séduit plus qu'anticipé. S'agissant du Double, tout n'est que stridences et grincements ; c'est certainement fait pour, mais aucune structure ne se dégage, aucune beauté n'affleure. Des gens ont l'air ou feignent d'apprécier. Tant mieux pour eux ; nous n'y avons rien compris mais avons tout de même fait l'effort de rester sagement assis à nos places durant cette pièce interminable, alors d'autres - des invités Toshiba - n'hésitaient pas à sortir boire un coup.

Mais place, en seconde partie, au Maestro et à des effectifs d'orchestre plus habituels. Après quelques petits problèmes de mise en place pendant le premier quart d'heure, Pollini et le LSO se trouvent enfin et les moments de grâce s'enchaînent en particulier dans un deuxième mouvement miraculeux de ce Concerto n°1 de Brahms. On y retrouve un Pollini qui préfère toujours s'en tenir à une lecture très analytique de l'œuvre - d'aucuns diraient à une certaine froideur - qu'à une poésie qui lui est peu coutumière. Il s'affirme avec une autorité indiscutable, non dénuée ça et là d'une grande douceur, dans une lecture captivante de cette œuvre.
Répondant à la générosité et la chaleur sincères des applaudissements du public, Pollini et le LSO reprennent le Rondo, de manière encore plus enlevée voire désinhibée que la première fois. Standing ovation immédiate.

Il revient le 7 décembre prochain dans un récital Chopin qui ne manquera pas d'être passionnant.
 

14 juin 2010

Rafał Blechacz à Pleyel


Récital de Rafał Blechacz

Bach 
- Partita n° 1, en si bémol majeur
Mozart
- Sonate K. 570, en si bémol majeur
Debussy
- Pour le piano

Chopin
- Barcarolle op. 60, en fa dièse majeur
- Scherzo n°1 op. 20
- Trois Mazurkas op. 50
- Polonaise op. 53, en la bémol majeur


Salle Pleyel, 14 juin 2010, 20h
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Récital intéressant à Pleyel ce soir, l'occasion de découvrir là où en est, cinq ans après son sacre au Concours Chopin, où il a écrasé la compétition et surpassé tous ses concurrents (rappelons que le deuxième prix n'a pas été attribué cette année-là), ce jeune pianiste que beaucoup comparent à Zimerman - sur la seule base du concert de ce soir, on se demande bien pourquoi d'ailleurs, mis à part le fait qu'ils soient tous les deux polonais et aient reçu un premier prix à Varsovie...


Le programme est remarquablement conçu ; sa diversité et sa progression promettaient de bien belles choses. Ce sera le cas, en dépit de moments un peu ternes.

On commence par une Partita de Bach dont tous les mouvements sont appréhendés à un tempo déraisonnablement rapide ; en dépit d'une articulation digitale exemplaire, les différents plans de la partition peinent à se dégager, c'est particulièrement dommage dans la Gigue. La Sonate de Mozart séduit plus ; la profondeur quasi-romantique du mouvement lent, touche et laisse place à un jeu amusé et mutin dans l'Allegretto. Mais le véritable moment de grâce de cette première partie, c'est le Pour le piano de Debussy, dans lequel Belchacz déploie un jeu de couleurs  et de sonorités  doublé d'une puissance sonore de bon aloi.


Après l'entracte, Blechacz choisit d'alterner le pyrotechnique et l'intime, et il commence la Barcarolle op. 60, qui compte parmi les ultimes pages de Chopin, et qui incidemment est très jouée cette année à Paris. Zimerman avait opportunément choisi de la placer à la fin de ses récitals Chopin, dont nous garderons un souvenir vivace, qu'il s'agisse de celui de Pleyel - scandaleusement gâché par l'attitude indécente du public - ou de Dijon - extatique à tous points de vue ; Fou Ts'ong entamait lui aussi avec cette pièce la seconde partie de son concert mémorable au TCE. Troisième Barcarolle en quelques mois donc, et troisième vision géniale de cette pièce.


Le Scherzo est l'occasion pour Blechacz de s'en remettre à sa technique sans faille, sans pour autant en faire étalage. Ses qualités digitales sont impressionnantes, sa précision subjugue, mais tout reste au service de la Musique et jamais il ne tombe dans l'ostentation ; sa manière d'amortir le son à la fin de traits virtuoses ou son souci de ne pas sombrer dans un jeu trop percussif est à cet égard époustouflante.


Les Mazurkas se passent de commentaires. La profondeur d'un Fou Ts'ong avec en prime une maîtrise technique absolue. Là, c'est magique.


Dans la Polonaise op. 53, il aurait été facilement de tomber dans un bling bling de fort mauvais aloi. Rafał s'en garde bien, mais ne convainc pas complètement et la trame dramatique que, peut-être, il suit nous échappe.

Les rappels sont nombreux et enthousiastes ; semblant de standing ovation, même.

Pour faire retomber un peu la pression, Rafał nous offre un Nocturne op. posth. à pleurer. Tout y est, rien de trop ne vient parasiter la beauté de la chose, d'une simplicité et d'une humilité très justes. Le public a même le bon goût de laisser s'évanouir la dernière note avant de reprendre ses hourras frénétiques...

En second rappel, le Scherzo Allegretto de la deuxième Sonate de Beethoven... Et là, patatras, l'accentuation au choix folklorique ou vulgaire - en tout cas en rien fidèle à la partition - sur laquelle l'interprétation du premier thème est fondée désarçonne un peu, le Trio est en revanche plus réussi. Dommage, c'est à la toute fin que Blechacz tombe dans le travers qu'on avait pris plaisir à ne pas trop subir ce soir. C'est la fin du concert, le plaisir pour la star de jouer ces quelques traits avec nonchalance est évident, celui du public à accueillir ce second "bis" aussi. Mais bon, nous préférerons oublier ces deux dernières minutes pour retenir les deux premières heures, passionnantes, elles.
 

12 juin 2010

Muse au Stade de France - The Resistance Tour


The Resistance Tour
Concert de Muse au Stade de France le 12 juin 2010
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Muse de passage en France dans le cadre de sa tournée des Stades, après un concert intime au Casino de Paris le 25 mai dernier (pas de places - on n'allait tout de même pas écouter NRJ des journées entières... -, du coup, on a fini au Festival Seine de danse...) et avant sa venue aux Vieilles Charrues.

Perspective affriolante que ce concert, le premier de ce groupe auquel nous assistions, quoique fan absolu depuis Showbiz. Le Stade de France n'est probablement pas le meilleur endroit où organiser des concerts acoustiquement satisfaisants, mais il est en tout cas à la mesure de Muse, qui n'a pas eu de difficulté à en remplir l'enceinte deux soirs de suite.

En première partie (en réalité troisième partie, puisque depuis 18 heures, Devotchka et White Lies s'étaient déjà produits), Kasabian ne laissera pas de souvenirs impérissables, mais il faut reconnaître que l'attention n'était pas à son paroxysme (sauf peut-être les 20 premiers rangs de la pelouse, déjà complètement à fond). Pendant la demi-heure d'attente, les holas s'enchaînent avec une régularité étonnante, jusqu'à ce que les 80 000 spectateurs ne se lèvent comme un seul homme pour accueillir Muse sur Uprising.

Pour la setlist, ça donne :

1. Uprising
2. Supermassive Black Hole
3. New Born
4. Map Of The Problematique
5. Butterflies and Hurricanes
6. Guiding Light
7. Interlude
8. Hysteria
9. Nishe
10. United States of Eurasia
11. I Belong To You  (+ Mon Cœur S'ouvre à Ta Voix)
12. Feeling Good (Leslie Bricusse and Anthony Newley cover)
13. Wankdorf Jam
14. Undisclosed Desires
15. Resistance
16. Starlight
17. House of the Rising Sun + Time Is Running Out
18. Unnatural Selection

Rappel #1
19. Soldier's Poem
20. Exogenesis 1: Overture
21. Stockholm Syndrome

Rappel #2
22. Take a Bow
23. Plug in Baby
24. Knights of Cydonia (Man With the Harmonica Version)

Les adeptes des débuts en seront donc pour leur grade, l'album Showbiz étant totalement occulté et seulement trois chansons d'Origin Of Symmetry étant au programme (l'incontournable New Born, la sublime Feeling Good - un des sommets du spectacle -, et le très efficace Plug In Baby... Pas de Space Dementia ?? snif...).
Plus de la moitié de l'avant-dernier album nous est offerte (sans Assassin, sans City Of Delusion, sans Hoodoo...) et Absolution se taille aussi une belle part, alors que 8 chansons de Resistance sur 11 sont prévues.

La composition est au total plutôt équilibrée, la construction du show aussi, qui voit défiler avec bonheur les styles que Muse a su explorer et s'approprier au fil des années. La virtuosité vocale de Matthew Bellamy et son charisme époustouflent ; la manière qu'il a de passer d'une guitare normale au clavier, d'une guitare double manche à une guitare pailletée qui fait un peu esbrouffe est incroyable, et le spectacle n'est en que plus rythmé. Dominic Howard, qui prend régulièrement le micro pour s'adresser à ses fans, nombreux, livre une prestation de premier ordre (ne serait-il pas le meilleur batteur vivant dans ce registre ?).

Il s'agit là d'un spectacle essentiellement musical (pas de délires en scène comme Madonna ou Lady Gaga en ont le secret, pas de chorégraphies impressionnantes à la Michael Jackson ou Mylène Farmer) à la mise en scène assez peu élaborée.
Quelques boules géantes changeant de couleurs, représentant probablement des planètes, sont disposées sur les tribunes Nord à l'arrière de la scène, certains éléments spectaculaires jalonnent le show : un OVNI et un acrobate virevoltant dans les airs sur Exogenesis 1, des soucoupes élevant les musiciens à 9-10 mètres du sol, les costumes de Matt, surtout le dernier qui brille de mille feux, quelques jeux de lumières virtuoses, mais pas de tableau qui coupe réellement le souffle.

Une petite vidéo, pour avoir une idée de ce que l'OVNI pouvait donner...

Plus que pour des décors, on est surtout là pour entendre l'un des meilleurs groupes de ces 15 dernières années. Muse joue fort, très fort, parfois trop fort (cf. fin de ce billet), cela ne nous empêche pas d'être subjugué par des solos hallucinants (Unnatural Selection notamment) ou des chansons plus douces sublimement interprétées, qui laissent l'ensemble du public suspendu (Feeling Good, Soldier's Poem, Guiding Light !). Notons du reste que Matt a, par rapport à la version enregistrée un peu amélioré sa prononciation, il est vrai ridicule, du français dans la reprise du Mon Cœur S'ouvre à Ta Voix (en lien, La Callas pour cinq minutes de bonheur). Muse excelle à enflammer un public du reste conquis d'avance - les 25-40 ans semblent être en force en tribune, les plus jeunes en pelouse -, et les premières notes de New Born, Hysteria ou Plug In Baby soulèvent des vagues d'enthousiasme ahurissantes.

Plus de 2 heures 15 de concert à un tel niveau d'intensité et de générosité, c'est tout de même une performance !

Tout serait réuni pour faire de la chose un moment d'exception. Pour autant, deux réserves font qu'on ne gardera le souvenir que d'un très bon concert et non d'un moment magique.
On peine en effet à comprendre le décalage d'au moins une demi-seconde entre ce qu'on entend et ce qu'on voit sur les grands écrans ; cette désynchronisation est insupportable.
Par ailleurs, comment se fait-il qu'à un tel niveau, le son sur certaines chansons soit si saturé que les différents niveaux rythmiques, mélodiques, harmoniques ne puissent plus être distingués ? Il est tout de même sacrilège que la si belle voix de Matt soit parfois complètement noyée dans un flot informe de riffs déstructurés et saturés et de batterie assourdissante. Je me demande ce qu'ont bien pu entendre ou comprendre ceux qui ne connaissaient pas Supermassive Black Hole ou Stockholm Syndrome. Difficulté de sonorisation du Stade de France ? Problème d'ingénierie du son ? Volonté expresse des artistes ? Qu'importe, cela gâche un peu la magie spectacle, somme toute peu visuel ; du coup, on en vient presque à s'ennuyer pendant ces quelques moments, malgré tout sporadiques.

8 juin 2010

Concert AROP - Emmanuel Ceysson, Laurent Verney, Thibault Vieux


Concert privé de l'AROP

Emmanuel Ceysson, harpe
Laurent Verney, alto
Thibault Vieux, violon

Studio Bastille de l'Opéra Bastille
Récital du 8 juin 2010, 19h30
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Jiří Kylián ayant annulé la Rencontre qu'il devait assurer dans le cadre de l'entrée au répertoire prochaine de Kaguyahime, plan B avec ce concert à l'affiche originale. Ne serait-ce que par le mix d'instruments peu commun en matière de "musique de chambre".


Petit discours introductif : les musiciens, pour remercier l'AROP qui a largement financé la production de leur disque d'arrangements alto-harpe, offrent ce récital avec leur collègue violoniste de l'Orchestre de l'Opéra de Paris.


Programme rythmé et bien construit, alternance judicieuse de styles et de formations.


Ça commence par une mélodie roumaine de Bruch, par les trois, et des danses populaires roumaines de Bartok, avec harpe et non piano, trop proprettes et bien trop peu folkloriques pour être complètement convaincantes.


On entre ensuite dans le vif du sujet avec un arrangement pour alto et harpe du Grand pas de deux du II de Giselle. Emmanuel Ceysson a sa manière bien à lui de résumer l'argument du ballet - les amateurs ont du reste bien ri : en substance, les wilis, dont Giselle, ne tuent pas à la fin Albrecht, "comme quoi, tout est bien qui finit... pas si mal" ! S'ensuit un très bel arrangement qui réveille plein de souvenirs.


Un tube suit, si ce n'est LE tube de la musique pour harpe seule : la sonate de Hindemith, que le jeune harpiste fait la démonstration de tout son art.


La Passacaille de Haendel / Halvorsen n'est pas impérissable ; en revanche, les extraits de la sonate pour alto seul, que Verney introduit longuement, sont époustouflants - on pense à Ysaye et sa sonate de violon n° 3 -, et il prend bien soin de préciser à la fin que, selon les volontés-mêmes du compositeur, ce n'est pas la beauté du son qui compte le plus !


L'Élégie de Fauré, alto et harpe, est hantée par les spectres de Mathieu Ganio et Stéphane Bullion, qui nous ont fait vibrer ce soir de mars 2007 dans le duel des Anges... C'est superbe.


La page de virtuosité suit avec le Non più mesta de la Cenerentola, avant que les trois musiciens soient réunis pour le pas d'action du II du Lac des Cygnes et donnent en bis l'Après un rêve de Fauré.


Une belle heure de musique.


Côté animation, on a un gosse bruyamment curieux qui perturbe la chose en posant des questions incessantes jusqu'à ce que son père, rabroué par des mouvements d'insatisfaction de plus en plus appuyés, ne se décide à agir et à quitter la salle, on a un harpiste qui peine à tourner ses pages mais continue à jouer d'une main ou laisse carrément tomber sa partition de dépit, un violoniste impatient qui se met en place alors que c'est même pas son tour, des petites introductions globalement sympathiques aux œuvres, le tout sous l'oeil probablement bienveillant du Maestro Jordan.



2 juin 2010

Stéphane Bullion, danseur Étoile

 
À l'occasion de sa nomination comme danseur Étoile à l'issue de la dernière représentation de cette Bayadère 2010, un petit mot sur Stéphane Bullion, que nous estimons tant.

Depuis cette soirée du 15 mars 2007,  où nous découvrions Proust ou les intermittences du cœur et où le Combat des anges Morel-Bullion vs. Saint Loup-Ganio était sidérant de beauté, Stéphane Bullion était peu à peu devenu l'une des figures masculines les plus passionnantes à suivre au sein de la compagnie parisienne, d'autant qu'il a eu l'heur d'être très généreusement distribué, dans un large panel de genres chorégraphiques.

Rares sont les productions dans lesquelles il ait été distribué et que nous n'ayons pas vues, et il est frappant de mesurer l'importance qu'attache ce danseur au sens qu'il cherche et essaie de donner à ses rôles. La mélancolie qu'il dégage, son côté rêveur et profond ne neutralisent pas complètement toute démonstration d'espièglerie voire d'inconvenance de bon aloi, lorsqu'il juge la chose appropriée.

Un sacre sur une production de Noureev est une heureuse chose pour lui, en particulier sur le rôle de Solor, qui lui a idéalement permis de faire ressortir l'ensemble de sa palette interprétative. Gageons que sa plastique ahurissante de beauté, qu'il sait mettre au service d'une conception fouillée de ses rôles, lui permettra d'aborder, après Albrecht, Jean de Brienne (son Abderam a toutefois plus marqués les esprits...) ou Solor, les autres grands rôles de "Princes"du répertoire.

Cette nomination était espérée depuis bien longtemps, tant Bullion a marqué de sa profondeur un nombre impressionant de rôles, singulièrement ces deux dernières années. Cela étant, elle intervient certainement à un moment idéal de l'épanouissement artistique de Bullion, qui a pu largement mûrir sa personnalité avant son accession à ce titre considéré comme suprême.
Il est rare, surtout ces derniers temps, qu'une nomination intervienne de manière si judicieuse dans le parcours artistique d'un danseur et dans le lien particulier qu'il crée avec le public (c'est du reste une différence entre un artiste comme lui et un danseur comme Mathias Heymann : lors de la représentation du 29 mai en matinée, le public applaudissait à tout rompre pendant les variations de Mathias, il est vrai dingues de virtuosité ; le soir en revanche, le public se montrait beaucoup plus timide dans ses réactions pendant le spectacle, et ce n'est qu'à la fin que les ovations ont fusé, se prolongeant en rappels nombreux, comme si le public émergeait peu à peu, à l'issue d'un moment pendant lequel il était suspendu par la grâce de ce qui se passait sur scène, sommet d'émotion, de sensualité, d'incandescence, nous l'avons déjà largement développé).

De la soirée du 29 mai, nous étions sorti avec l'impression d'avoir assisté à une représentation magique, rare, à quelque chose d'exceptionnel ; hasard ou coïncidence, la Dame aux camélias du 11 juillet 2008 et la Giselle du 28 septembre 2009, qu'il avait données avec Isabelle Ciaravola, font également partie de ces spectacles inoubliables. Quel dommage du reste que, dans un cas comme dans l'autre, ils n'aient eu droit qu'à une seule représentation ensemble...
Si on ajoute à cela qu'il est très peu blessé, en dépit de la distribution généreuse dont il bénéficie, disons que voilà une superbe Étoile masculine pour le ballet de l'Opéra de Paris, et une Étoile bien moins contestable que d'autres.

À la faveur de l'annulation du concert que devait donner Maestro Abbado à la salle Pleyel ce soir-là, nous nous précipiterons à Bastille le 11 juin prochain, pour l'entrée au répertoire de Kaguyahime, où Stéphane Bullion interprétera Mikado aux côtés de Marie-Agnès Gillot.